C’est, en quelque sorte, c’est l’équivalant
de l’enquête Pisa réalisée par l’OCDE pour évaluer l’efficacité de
l’enseignement secondaire obligatoire ([1]). L’enquête du WEF repose sur un index
synthétique, le NRI, le Networked Readiness Index, basé sur 53 indicateurs
regroupés en 4 domaines et 10 sous-catégories.
Page de garde du rapport 2015 du WEF sur l’état des technologies informatiques |
Malheureusement en 2015 on
constate que non seulement la France ne continue par sa remontée pas dans le classement
du WEF mais au contraire qu’elle perd de nouveau une place et elle se retrouve de
nouveau à la 26ème place comme en 2013. Pendant que de nombreux pays
progressent on fait, au mieux, du surplace. Il faut être claire la France
stagne et régresse lentement.
M. Emmanuel Macron et Mme Axelle Lemaire : « Réveillez
vous ! »
La situation de la France par
rapport aux pays analogues n’est pas brillante. Elle n’est pas en compagnie des
autres pays développés voisins du notre comme la Grande-Bretagne (8ème)
ou l’Allemagne (13ème). Ce n’est pas brillant et de plus sa position
tend à se dégrader.
Cependant, bonne nouvelle, la
note globale de la France progresse et passe de 5,1 en 2014 à 5,2 en 2015, sur un
index variant de 1 à 7, soit un gain de 0,1 point. En 2014 avec 5,2 la France
aurait été en 24ème position. Malheureusement la plupart des autres pays
ont progressé plus rapidement. Ainsi le Japon est passé de 5,41 à 5,6 et a
ainsi bondi de la 16ème place à la 10ème place. Ceci fait
qu’en deux ans le Japon est passé de la 21ème place à la 10ème
: beau rétablissement. Le Canada a connu en 2015 une progression analogue et
passe de la 17ème à la 11ème place.
Classement des 143 pays de l’enquête WEF selon leur valeur de leur indice NRI |
Cependant d’autres pays, moins nombreux il
est vrai, ne progressent pas et donc régressent dans le classement comme
Hong-Kong, Taïwan, Israël, le Qatar,…
Heureusement la France n’est plus dans cette
situation. Cependant elle n’arrive pas à remonter de manière significative dans
le classement du World Economic Forum car ses progrès se font plus lentement
que la progression moyenne des autres pays.
Les
premiers sont toujours les mêmes
Lorsqu’on s’intéresse aux premiers du
classement du WEF on constate une grande stabilité. Cette année les deux
premiers sont Singapour et la Finlande avec un index de 6.0. Ce n’est pas
nouveau. C’est une permutation par rapport au classement de 2014 ou Singapour
était en second et la Finlande première.
Les pays suivants se retrouvent la même place
d’une année sur l’autre : la Suède (3ème), les Pays-Bas (4ème),
la Norvège (5ème), la Suisse (6ème), les Etats-Unis (7ème).
On note dans ce classement deux progressions : la Grande-Bretagne passe de
la 9ème à la 8ème place et le Luxembourg est passé de la
11ème à la 9ème place. Enfin, nous l’avons vu, le Japon est
remonté de la 16ème à la 10ème place.
Seul rétrogradation par rapport au classement
de 2014 : Hong-Kong dégringole de la 8ème place à la 14ème
place. Ceci est dû à une légère baisse de leur index qui est passé de 5,6 à
5,5. Cette baisse de 0,1 point se traduit par une perte de 6 places. Ceci
montre que les notes des pays leaders sont dans un mouchoir de poche. Elles
vont de 5,6 à 6,0. La Grande-Bretagne et le Japon sont à 5,6, la Hollande est à
5,8, Singapour et la Finlande sont à 6,0. Comme ont le voit ce sont des notes
très voisines.
Les 10 premiers pays du classement |
On notera que sur les 10 premiers pays du
classement 7 sont européens. Ce sont tous des pays d’Europe du Nord. Contrairement
à une idée souvent répétée l’Europe n’est pas à traîne. Comme le
signale le rapport du WEF : « Europe is home to somme of the best
connected and most innovation-driven economies on the World » ([3]). Par contre certains pays européens sont à la
traîne dont la France. Cela concerne de manière plus général les pays d’Europe
du Sud.
Par contre les pays suivants sont plus
dispersés : l’Allemagne est à 5,5 et se retrouve à la 13ème
place alors que la France avec 5,2 est rejetée à la 26ème place. Ce
chiffre confirme que la France est manifestement larguée dans cette course à
l’informatisation et la transformation numérique. Cependant elle n’est pas le
seul pays européen mal positionné. Elle est accompagnée par la Belgique (24ème),
l’Irlande (25ème), le Portugal (28ème), Malte (29ème).
Plus loin dans le classement on note que l’Espagne est en 34ème position,
la Russie en 41ème, l’Italie en 55ème, la Grèce en 66ème,
l’Ukraine en 71ème, … C’est un peu rassurant.
Les 28 premiers pays du classement du WEF |
On notera dans la partie de droite du tableau
que le Maroc est 78ème, gagnant 19 places en un an, la Tunisie 81ème
et l’Algérie 129ème, gagnant 9 places. Les pays d’Afrique
Sub-Saharienne stagne en fin de liste et, pour l’instant, à du mal à en sortir.
Des
progrès trop lents
La progression de l’index globale de la
France passant de 5,1 à 5,2 est due à quelques progrès ponctuels significatifs.
Lorsqu’on compare les détails des index entre 2014 et 2015 on constate des
écarts significatifs :
· Les index mesurant les impacts des TIC ont
augmenté de 0,3 point en passant de 4,7 à 5,0. Ceci est pour l’essentiel dû aux
impacts sociaux avec une augmentation de 0,6 point due notamment au
développement de l’e-participation.
· Les usages ont augmenté de 0,1 point dû aux
applications publiques et individuelles.
· La capacité d’agir progresse de 0,1 point dû
pour 0,2 aux infrastructures et 0,1 pour la facilité d’accès.
C’est bien mais c’est faible. Ceci montre qu’il
y a eu quelques améliorations mais finalement elles jouent de manière assez
marginale. Ainsi on note des progrès significatifs concernant les dix indicateurs
suivants :
· « L’efficacité du système juridique
concernant le règlement des conflits » passe de la 48ème à la
41ème place.
· « La disponibilité de venture
capital » passe de la 49ème à la 35ème place.
· « Le nombre de jours pour créer une
entreprise » passe de la 32ème à la 14ème place.
· « Les achats de l’administration dans
les nouvelles technologies » passe de la 60ème à la 43ème
place.
· « La bande passante Internet à
l’international » passe de la 26ème à la 17ème
place.
· « La qualité du système d’enseignement »
passe de la 43ème place à la 34ème.
· « L’extension de la formation des
salariés » passe de la 42ème place à la 31ème.
· « Les services en-ligne de
l’administration » passe de la 8ème à la 1ère
place !
· « L’accès des écoles à Internet »
passe de la 64ème place à la 55ème.
· « L’e-participation » passe de la
25ème place à la 4ème.
Un certain nombre d’items connaissent des
progressions significatives. Ils représentent environ le quart des items. On note
qu’ils sont en général faibles ou très faibles. C’est donc un mieux dans la
médiocrité. Mais on est encore loin de l’excellence espérée.
La fiche d’évaluation de la France |
Simultanément on constate que différents
points se dégradent :
· « La couverture des réseaux
mobiles » passe de la 58ème à la 66ème place.
· « L’usage des réseaux sociaux »
passe de la 54ème place à la 68ème.
· « L’utilisation d’Internet pour faire
des échanges B to B » passe de la 37ème place à la 44ème.
· « L’impact des TIC sur les nouveaux
services et les nouveaux produits » passe de la 21ème place à
la 31ème.
· « L’impact des TIC sur les nouveaux modèles
d’organisation » passe de la 42ème à la 48ème place.
Ce sont des points importants. Ils montrent les
difficultés rencontrées à faire évoluer nos organisations. Très souvent l’indicateur
mesuré ne change pas ou très peu mais pendant ce temps les autres pays ont
progressé. Dans cette course celui qui ne progresse pas recule.
Une
belle collection de points faibles
Si on pointe les 53 items de l’enquête on
constate qu’en France 15 sont des points faibles ([4]) et, globalement, ils étaient faibles en
2014 et le restent en 2015 malgré le temps qui passe. Ce sont :
· « L’efficacité du système juridique
concernant le règlement des conflits », 41ème place,
· « Le pourcentage d’une classe d’âge
suivant l’enseignement supérieur », 45ème place,
· « Les achats de l’administration dans
les nouvelles technologies », à la 43ème place,
· « La couverture du réseau mobile »,
à la 66ème place,
· « Le prix de la minute de téléphone
mobile prépayée », à la 118ème place,
· « Le tarif de l’abonnement fixe à
Internet », à la 40ème place,
· « Le taux de souscription au téléphone
mobile », à la 96ème place,
· « L’usage des réseaux sociaux virtuels »,
à la 68ème place,
· « L’utilisation d’Internet pour faire
des échanges B to B », à la 44ème place,
· « L’importance des TIC dans la vision du
gouvernement », à la 53ème place,
· « Le succès de l’effort public de
promotion des TIC », à la 63ème place,
· « L’impact des TIC sur les nouveaux modèles
d'organisation », à la 48ème place,
· « L’accès des écoles à Internet »,
à la 55ème place.
· « L’usage des TIC et l’efficacité de
l’administration », à la 43ème place.
Une belle collection de grelots. Avec tous
ces handicaps il est évidement difficile de faire la course en tête. Si Mme
Axelle Lemaire a un peu de temps à consacrer au développement de l’économie
numérique, elles pourrait prendre chacun de ces items et voir ce que l’Etat
pourrait faire pour l’améliorer et aussi ce qu’il devrait faire pour inciter
les entreprises à s’engager dans la transformation numérique avant qu’elles ne
soient toutes Uberiser, Amazoniser, Airbnbiser, Googliser, Bookingiser,… On
peut toujours rêver.
Les raisons du succès des meilleurs
Pour choisir une
stratégie le mieux est de regarder ce que font les meilleurs, de s’en inspirer
et ensuite d’essayer de faire mieux. Cette année le « best in class »
est la ville-Etat Singapour qui a permuté avec la Finlande qui en 2014 était
premier et qui cette année est le second. La comparaison de leur fiche de résultat avec celui de la France
permettant de constater une différence fondamentale : la France a peu de points
d’excellence et un nombre élevé de points faibles.
La France a deux indicateurs sur 53 classée en premier.
C’est mieux que l’an passé où il n’y avait qu’un seul indicateur. Il n’y a aucun
indicateur se trouvant à la 2ème et 3ème place et
seulement deux indicateurs à la 4ème place, puis ensuite aucun indicateur
entre la 5ème et la 11ème place. Au total 4 indicateurs
pour lesquels la France est classé avant la 10ème place.
C’est pas
mal mais, que pèsent ces quatre indicateurs par rapport aux 15 indicateurs se
trouvant au-delà du 40ème rang.
Singapour a un profil très différent de celui de la France
:
·
Elle a 7 indicateurs
classés en 1er contre 2 dans le cas de la France,
·
21 indicateurs sont
compris entre la 2ème et la 10ème place, au lieu de 2
pour la France,
·
Au total plus de la
moitié des items sont classés avant la 10ème place alors que dans le
cas de la France moins du dixième des items sont dans ce cas.
·
Bien sûr il y a
quelques points faibles. Il y a 3 indicateurs se trouvant au-delà de la 40ème
place. On est loin de la collection française de nos 15 grelots.
C’est le secret : avoir quelques points d’excellence
et ne pas avoir trop de points faibles.
La fiche d’évaluation de Singapour |
De même la Finlande a un profil assez semblable à celui de
Singapour :
·
Elle a aussi 7
indicateurs classés en 1er.
·
23 indicateurs sont
compris entre la 2ème et la 10ème place,
·
4 indicateurs se
trouvant au-delà de la 40ème place.
Comme on le voit
les pays les mieux informatisées ont trois caractéristiques : un certain
nombre d’items sont classées en 1er position et ensuite un grand
nombre d’items ont un rang élevés. Au total plus de la moitié des indicateurs
sont inférieurs ou égaux à la 10ème place. Enfin il y a très peu d’indicateurs
médiocres.
C’est simple !
La fiche d’évaluation de la Finlande |
Dans les messages précédents je m’étais permis de suggérer différentes
mesures. Elles sont toujours d’actualité :
1.
S’inspirer des pays
voisins se trouvant en tête du classement
comme la Finlande Suède, les Pays-Bas, la Norvège, la Suisse ou la
Grande-Bretagne, le Luxembourg,…Il n’y a pas de honte à copier les bons élèves.
2.
Améliorer
l’environnement économique et notamment
en simplifiant le contexte administratif et réglementaire tout particulièrement
en luttant contre les nombreux dysfonctionnements de la justice commerciale et
de l’administration.
3.
Avoir une politique
publique positive en faveur des TIC basée
sur une vision claire de l’impact des TIC sur le développement économique. L’absence
de vision est certainement une des grande faiblesse de la France. La feuille de
route de Fleur Pellerin 2013 (voir sur ce blog : « Est-ce le début du commencement ? » ([6]) est
oubliée depuis longtemps et le rapport Lemoine de novembre 2014 est déjà passé
à la trappe à peine publié.
4.
Réduire la tarification
des télécommunications. Malgré la guerre
des forfaits initiée par Free dans le domaine du téléphone mobile les tarifs
des télécommunications restent élevés en France notamment en ce qui concerne
les tarifs hors-forfaits et l’accès à la bande passante.
5.
Inciter les
entreprises moyennes et grandes à investir dans les TIC. Les plans publics misent très souvent sur les PME. Elles
sont nombreuses mais en réalité elles ont peu d’influence sur le degré de
l’informatisation de l’économie. Il faut au contraire miser sur les grandes
entreprises qui ont les moyens de financer ces projets.
6.
Favoriser les
investissements des entreprises et des administrations dans les TIC. Il est pour cela nécessaire urgent d’autoriser
l’amortissement des études débouchant sur des applications rentables. Pour
favoriser le développement de certaines applications, notamment pour la
création de nouveaux services basés sur les TIC et Internet, il serait
souhaitable de mettre en place un mécanisme de crédit d’impôt.
7.
Favoriser les capacités
des entreprises du secteur de l’économie numérique à l’exportation (matériel,
logiciels, services). Il est important de
développer les coopérations entre les entreprises pour les inciter à intervenir
dans ce domaine et faciliter leur présence au niveau mondial.
8.
Développer la formation
à l’informatique notamment en
matière de développement et renforcer la connaissance des systèmes
d’information. On ne forme pas assez de professionnels de l’informatique et
ceux qui sont formés n’ont pas toujours la formation adaptée aux besoins. Ils
sont formés à la technique informatique et ignorent largement les usages de
l’informatique.
9.
Développer la culture
des dirigeants des entreprises et des administrations à l’informatique et aux
systèmes d’information. On parle beaucoup de
« transformation numérique » mais celle-ci bute sur le faible niveau
des connaissances du sujet par les décideurs français. Il faut créer des MBA
systèmes d’information et compléter les cursus des grandes écoles d’ingénieurs,
d’administration et de commerce.
Il est pour cela indispensable que le gouvernement mettre
en place une « feuille de route » sérieuse qui permettent de
développer réellement le secteur de l’économie numérique. Faute de quoi le
déclin dans ce domaine stratégique est inéluctable.
[1]
- Il est intéressant de noter que la France est classée 21ème en
lecture, 25ème en mathématique et 26ème en science sur 34
pays. Le 1er pays est la Chine à Shanghai, la 2ème est
Hong Kong et la 3ème est Singapour. A méditer
[2]
- Il y a eu sur ce blog trois messages :
·
le 2 mai 2014 : Le classement del'informatique du World Economic Forum en 2014 : France est-ce la fin de lachute ?
·
le 6
juillet 2013 : Economie numérique : la France classée au 26ème rang
mondial par le Forum de Davos,
[3]
- Page xiv : « L’Europe est l’endroit le plus connecté et ayant les
économies les plus pilotées par les innovations du Monde ».
[4]
- Je considère comme faible les items qui place la France au-delà de la 40ème
position.
[5]
- Le World Economic Forum affirme que le taux des impôts représente 66,6 % des
bénéfices. Bizarre, bizarre.
[6]
- En relisant mon post d’avril 2013 je ne peux que sourire. Manifestement cette
« feuille de route » est pour l’essentiel oubliée :
« Axe 1 : Faire du numérique
une chance pour la jeunesse.
·
Mesure n° 1 : L’entrée du
numérique dans les enseignements scolaires.
·
Mesure n° 2 : Une
politique ambitieuse de formation des enseignants aux usages du numérique, avec
notamment la formation de 150 000 enseignants en deux ans.
·
Mesure n° 3 : Lancement du
projet “France Universités Numériques”.
·
Mesure n° 4 : Renforcer
les formations aux métiers du numérique.
·
Mesure n° 5 : Faire du
numérique une chance pour les jeunes peu qualifiés.
Axe 2 : Renforcer la
compétitivité de nos entreprises grâce au numérique.
·
Mesure n° 6 : Création de
quartiers numériques dans les territoires.
·
Mesure n° 7 : Financement
de technologies numériques clés à hauteur de 150 M€ et soutien à la recherche et à
l’innovation.
·
Mesure n° 8 : Financement
de la “numérisation” des PME/ETI grâce à 300 M€ de prêts bonifiés.
·
Mesure n° 9 : Le très haut
débit pour tous dans 10 ans.
Axe 3 : Promouvoir nos valeurs dans
la société et l’économie numérique.
·
Mesure n° 10 : Développer
les Espaces Publics Numériques pour faciliter l’accès aux outils numériques.
·
Mesure n° 11 :
Généralisation de la délivrance de certificats diplômants sur l’utilisation des
outils numériques pour les demandeurs d’emploi et les personnes en emploi les
moins diplômées.
·
Mesure n° 12 : Rétablir
notre souveraineté fiscale.
·
Mesure n° 13 : Une loi sur
la protection des droits et des libertés numériques.
·
Mesure n° 14 :
Numérisation du patrimoine culturel.
·
Mesure n° 15 : Faire de
l’ouverture des données publiques le levier de la modernisation de l’action
publique.
·
Mesure n° 16 : Refonder la
stratégie de l’État en matière d’identité numérique.
·
Mesure n° 17 : Territoire
de soins numérique, moderniser l’offre de soins en mobilisant les technologies
numériques.
·
Mesure n° 18 : Contrôle de
l’exportation des technologies de surveillance de l’Internet. »
Que
de vœux pieux ! Comme on est loin du vrai sujet ! Quelle faible part de
la feuille de route a été réalisée en deux ans.
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