samedi 7 décembre 2019

Où va la transformation numérique ?


La transformation numérique est un terme à la mode. Tout le monde en parle et ce n’est pas près de se terminer. Toutes les entreprises et même les administrations déclarent s’être engagées dans cette voie. Mais, passé le moment de l’enthousiasme, arrive le moment des interrogations. L’expérience montre que la transformation numérique n’est pas une opération aussi facile que certains l’affirmaient. Ce sont des projets complexes comprenant une réflexion stratégique, une dimension marketing importante, une évolution rapide du mode de production et de la logistique, l’évolution des compétences et des qualifications, …. Que des actions complexes et délicates ! La partie informatique et technologique ne représente qu’une partie du projet.
Or, on constate en ce domaine de nombreuses déceptions et même parfois des échecs. Les projets s’avèrent souvent plus complexes qu’on le pensait au départ. La technologie n’est pas stabilisée, le personnel de l’entreprise a du mal à maîtriser le nouveau système, les clients ne se précipitent pas sur la nouvelle plateforme, … Les risques sont nombreux et de nombreux décideurs aimeraient éviter ces difficultés. Mais peut-on réellement les éviter ?

La transformation numérique concerne toutes les entreprises

Toutes les entreprises sont concernées par la transformation numérique. Aucun secteur n’est épargné. Certains sont très avancés dans le processus de transformation, d’autres hésitent encore, mais pour combien de temps ?
Actuellement trois secteurs sont directement impactés par la transformation numérique :
·       le commerce et la billetterie (avion, train,..). C’est le premier secteur à avoir été concerné. On a maintenant plus de vingt ans de recul en matière de commerce électronique. Le succès d’Amazon n’est plus a démontrer. Mais à côté de cette réussite il y a eu de nombreux échecs. Le commerce électronique a profondément déstabilisé le monde du commerce. Les centres villes sont désertés et les derniers restes de la VPC traditionnelle sont en train de disparaître.
·       la presse, la radio, et le télévision. Ces différents ces secteurs vivaient de la publicité et des petites annonces. Elles ont migré vers Internet. Aujourd’hui la presse papier décline, la radio s’écoute en podcast et les séries se regardent sur Netflix ou sur You Tube. Bien sur toutes les entreprises de ces secteurs ont créer des sites web proposant des nouvelles, de la musique et des images, mais combien ont réellement réussi à être profitables ?
·       la publicité. Les Google et les Facebook ont réussi à récupérer une grande partie la publicité qui jadis faisait la fortune de la presse et de la télévision. Grace à des techniques comme le ciblage publicitaire il est possible de personnaliser la publicité en fonction des centres d’intérêts de chacun et de lui faire des offres adaptées. C’est le vieux rêve du marketing One to One enfin réalisé.
Dans ces trois secteurs les entreprises qui ignorent ou sous-estiment l’importance de cette mutation sont condamnées. Aujourd’hui tous les commerçants, tous les journaux, toutes les radios, toutes les télévisions ont des sites web pour sauver ce qui peut encore l’être.
Mais ce ne sont pas les seuls secteurs à avoir été impactés par Internet. De nombreux autres ont connu depuis quelques années des changements significatifs :
·       les taxis et les VTC ont été bouleversé par l’arrivé d’Uber ou Lyft. Les prix des courses ont baissé. Les rentes de situation sont menacées.
·       l’hôtellerie est menacée par Airbnb qui propose des offres d’hébergements sans service chez des particulier à moitié prix.
·      la musique et la chanson. Le monde du disque et du CD a quasiment disparu au profit de iTunes, Spotify, Deezer, …
·       l’édition et la librairie. On a assisté il y a quelques années une grande peur du livre électronique. Pour l’instant il ne représente en France que 5 % du marché de l’édition alors qu’en Grande Bretagne il atteint 10 % et 19 % aux USA. Manifestement le papier résiste bien.
Ces secteurs ont été plus ou moins fortement déstabilisés mais pour l’instant ils résistent comme, par exemple, le show business qui a réussi à profondément modifier son business model. Dans certains cas on a même assisté à une baisse de la part du marché du Web. C’est par exemple le cas aux USA du marché du livre électronique qui est passé de 25 % en 2014 à 19 % en 2018. Grâce à Maurice Levy, Président de Publicis, ce phénomène de déstabilisation a maintenant un nom, il s’appelle l’uberisation. C’est le fait de découvrir, tout d’un coup, que ses clients traditionnels ont disparu et que les marges se sont évaporées.

Les changements touchent la plupart des fonctions de l’entreprise

On assiste aux mêmes transformations numériques à l’intérieur de l’entreprise. Quatre domaines sont en train d’évoluer rapidement :
·      la production et la logistique. Les allemands l’ont appelée Usine 4.0. Elle consiste à « mettre en place des usines "intelligentes", où tout est réalisé en interaction entre les produits, les machines et les machines entre elles, liés dans un réseau lui-même relié à l'extérieur (communication instantanée et en continu). On se retrouve au cœur d'un système global interconnecté ».
·      l’enrichissement des produits par de nombreux services. De nombreux fournisseurs de matériels sont en train de développer de nombreux services comme la documentation en ligne, l’assistance technique, l’aide à la configuration, des forums permettant de développer des échanges entre les utilisateurs, … Une partie de ces services sont gratuits mais de plus en plus sont payants.
·      la création de nouveaux services type Google, Facebook, YouTube, Netflix, Spotify ... telle que les moteurs de recherche, les réseaux sociaux, les serveurs de vidéo à la demande (SVOD), les sites streaming musical, … Ils ont permis de créer des activités nouvelles et de nouveaux secteurs économiques pour vendre de la publicité, des profils et des abonnements.
·      la création de nouveaux produits comme l’automobile autonome. On en parle beaucoup mais, pour l’instant, on en voit peu. Il est probable qu’on ne les verra pas de sitôt mais les différentes innovations la composant seront progressivement introduites, notamment pour augmenter la sécurité des véhicules.

Le nombre de domaines concerné par la transformation numérique augmente de jour en jour. On assiste à l’apparition d’un grand nombre d’innovations. Certaines disparaissent aussi vite qu’elles sont apparues tandis que d’autres réussissent et deviennent des succès mondiaux et les entreprises qui les ont inventés affichent des capitalisations dépassant tout ce qui existait avant.
Face à ces multiples réussites il existe des décideurs qui restent sceptiques et qui pensent que leur entreprise sera épargnée. Ils risquent d’avoir des réveils douloureux. Cette attitude risque de mener à des situations assez désagréables et doit, à tout prix, être évitées. Comme on le voit toutes les entreprises sont face à des mutations inéluctables.

Les deux changements fondamentaux de la transformation numérique

Cette révolution est due à la conjonction de deux facteurs :
·       L’informatisation passe du back-office au front-office. On fait de l’informatique dans les entreprises depuis soixante-dix ans. Pendant cinquante ans on a surtout utilisé les ordinateurs pour prendre en charge les fonctions ancillaires : la facturation, la comptabilité, la paye, … Aujourd’hui on se concentre sur l’informatisation et on néglige un peu l’évolution des opérations qui sont au cœur des métiers : la gestion des catalogues des produits, la prise de commande, la recherche et la fourniture d’informations, la logistique, la production (Usine 4.0), … C’est un changement fondamental. Quasiment toutes les fonctions de l’entreprise sont aujourd’hui concernées par cette extension du domaine informatisé.
·       Un niveau élevé de valeur ajoutée. Ces nouvelles applications permettent de dégager un volume important d’activité, généralement rentable, voire très rentable. Ceci se mesure par le ratio de la valeur ajoutée par salarié ([1]). Il est nettement plus élevé dans ces entreprises par rapport à leurs concurrents restés sur des activités classiques. Ceci fait que ces entreprises sont capables de dégager des résultats très élevés et cela se traduit par des valorisations boursières considérables. Les GAFA ont détrôné les vedettes classiques de la Bourse comme les pétroliers, les banques et les constructeurs automobiles.
Cette évolution est parfaitement illustrée par le classement des 10 premières capitalisations établis chaque année par Wikipédia. (Pour voir les tableaux cliquez ici : https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_entreprises_par_capitalisation_boursi%C3%A8re). On notera que parmi les 10 premières capitalisation 7 sont des entreprises des secteurs concernés par la transformation numérique : Microsoft, Apple, Amazon, Google-Alphabet, Facebook, Tencent et Alibaba. On notera que sur ces dix entreprises huit sont américaines, les deux dernières entreprises sont chinoises et aucune n’est européenne.

Les dix principales capitalisation mondiales en 2018

Les dix principales capitalisation mondiales en 2019
Adieu à l’ancien monde des Exon Mobile, des GE, des IBM, des Royal Deutsch, des AT&T, des Coca-Cola, des Wal-Mart, des Procter & Gamble, des Chevron, des General Motor, des Ford, … Mais aussi disparition des entreprises chinoises comme Petrochina, Sinopec, ICBC, China Mobile, ... On remarque l’importance exceptionnelle des capitalisations de ces entreprises. Elles sont comprises entre 700 et 1.000 milliards de dollars alors qu’il y a 10 ans les vedettes de la bourse étaient comprises entre 200 et 400 milliards de dollars. Cette augmentation est, en grande partie, due à l’amélioration significative de la rentabilité de ces entreprises. Elles sont fondamentalement différentes des anciennes firmes. Ce sont des plateformes, c’est à dire que le cœur de leur activité est assuré par des fermes de serveurs comprenant des centaines de milliers de PC ([2]).
L’avenir des entreprises traditionnelles va, en grande partie, se jouer sur leur capacité à évoluer afin de devenir de véritables plateformes. Ceci va se traduire par deux changements majeurs : le développement du front-office et la capacité de l’entreprise à créer plus de la valeur ajoutée.

Evaluer la transformation numérique

Face à la transformation numérique un grand nombre de directions des entreprises sont actuellement assez perplexes. Elles ne sont pas contre mais elles voient bien que ceci représente des investissements importants et des risques élevés. Pour les aider à faire des choix il est nécessaire de savoir où se situe l’entreprise dans ce processus de transformation notamment face à des concurrents et ce qu’il faut faire pour corriger d’éventuelles dérives. Ceci revient à effectuer un audit stratégique des systèmes d’information de l’entreprise.
C’est une démarche assez différente des audits informatiques classiques car les bonnes pratiques à contrôler sont spécifiques à la transformation numérique. Elles concernent particulièrement trois domaines :
·       La stratégie. Il est nécessaire de définir ce que sera l’entreprise à moyen terme.
   A-t-on fait les bons choix ? Quels sont les menaces et quels sont les opportunités ?
   Quels seront les produits et les services ?
   Qu’attendent les clients et les prospects ?
   A-t-on pris en compte la dimension économique ?
   Est-ce que les objectifs de l’entreprise sont clairs ?
   Est-ce qu’ils sont atteignables ?
   ….
·       Les moyens mis en œuvre. L’entreprise doit mobiliser des ressources nécessaires notamment des moyens financiers, des hommes et leurs compétences :
   Est-ce que l’entreprise dispose des moyens adaptés ?
   A-t-on fait les investissements nécessaires ? Sont-ils suffisants ?
   Est-ce que les opérations sont correctement menées ?
   Est-ce qu’on dispose des compétences nécessaires ?
   Quel est le rôle du management et de la direction ? Est-il adapté ?
   ….
·       Évaluer les résultats. Il est nécessaire d’évaluer la rentabilité de ces opérations avant leur lancement et ensuite a posteriori:
   Est-ce les investissements nécessaires sont correctement évalués ?
   Quelle est leur rentabilité et notamment sur la valeur ajoutée ainsi crée ?
   Est-ce que les résultats sont conformes à ce qui était attendus ?
   Est-ce qu’ils améliorent de manière significative les résultats de l’entreprise ?
  
Il existe sur ces différents points des bonnes pratiques connues. Il faut s’assurer qu’elles sont effectivement appliquées.

10 bonnes pratiques en matière de transformation numérique

En matière de transformation numérique il est possible d’identifier un certain nombre de bonnes pratiques. Parmi celles-ci dix sont particulièrement importantes :
1.     Avoir des orientations claires. C’est la première condition de la réussite. Ils doivent concernées l’évolution des clients, des prospects, des marchés, des produits et des services, des processus, ... Elles doivent se traduire par des mesures réalistes, efficaces et atteignables.
2.     Énoncer une vision stratégique. Pour rendre claires ces orientations et mobiliser les compétences et les énergies il est nécessaire de définir une vision. Elle permettra d’avoir une stratégie et de fixer des objectifs. Il est ainsi possible de la communiquer non seulement aux salariés de l’entreprise mais aussi aux clients et aux prospects ([3]).
3.     Créer de la valeur pour l’entreprise. Pour réussir la transformation numérique celle-ci doit être créatrice de valeur comme c’est le cas chez Google, Amazon, Facebook, Apple, Netflix, Spotify, Uber, Airbnb, ... Ceci doit normalement se traduire par une augmentation significative de la valeur ajoutée crée par l’entreprise et finalement un accroissement significatif de la marge nette.
4.     Évaluer systématiquement la création de valeur (rentabilité de l’investissement). Les gains liés à la transformation numérique doivent être systématiquement évalués avant tout investissement. Ils doivent être ensuite évalués a postériori. Généralement ils se traduisent par une augmentation du chiffre d’affaires ou par une baisse significative des coûts.
5.     Définir ce qui doit être transformée. L’objectif n’est pas de construire une nouvelle entreprise à côté de l’ancienne ou de casser l’entreprise existante mais de faire évoluer ses différentes fonctions, ses processus et ses systèmes d’information. Pour cela le mieux est de procéder par touche successives de façon à améliorer progressivement la fluidité des opérations.
6.   Adapter les organisations en place. Les évolutions des produits et des services nécessitent des changements profonds des organisations. Les entreprises doivent évoluer vers le modèle plateforme en s’inspirant des sites à succès comme Google, Amazon, Uber, Airbnb, ... Cela parait simple mais l’expérience montre que ce n’est pas si simple que ça à réaliser.
7. Désigner des responsables des systèmes d’information. Chaque système d’information doit être piloté. Il doit être suivi en permanence et lorsqu’il y a des incidents il est nécessaire d’intervenir rapidement et résoudre le problème. Ces responsables doivent avoir la possibilité d’intervenir sur l’ensemble du processus y compris sur des parties qui ne sont pas sous leur autorité hiérarchique.
8.     Renforcer le rôle des dirigeants. Jadis les projets informatiques étaient pris en charge par le service informatique ou la DSI. La transformation numérique concerne le cœur des métiers. Les principaux dirigeants de l’entreprise doivent prendre en charge ces changements car la décision de lancer ces investissements nécessaires relève de la compétence du chef d’entreprise. C’est leur responsabilité d’entrepreneurs.
9.     Faire évoluer la culture de l’entreprise. Chaque entreprise est caractérisée par un état d’esprit et un certain nombre de pratiques qui constituent la culture de l’entreprise. Elle joue un rôle clé pour s’assurer sa cohésion. Dans certains cas on constate qu’une culture trop ancienne peut bloquer les évolutions nécessaires liées à la transformation numérique. Pour éviter ces blocages il est nécessaire de la faire évoluer.
10.  Changer le rôle du DSI. Le rôle du DSI et des informaticiens change avec la transformation numérique. Traditionnellement ils sont responsables de l’activité informatique (exploitation, projets, maintenance, ...). Avec la transformation numérique leur rôle va évoluer vers une co-responsabilité partagée avec les responsables opérationnels chargés du bon fonctionnement des processus et des systèmes d’information. 
Ces bonnes pratiques sont assez générales et elles concernent de nombreuses sortes d’opérations mais elles s’appliquent en particulier à la transformation numérique. Sur la base de ces différentes bonnes pratiques il est possible d’effectuer un audit.


Une démarche d’audit spécifique

L’audit de la transformation numérique a pour but de mesurer les progrès qui ont déjà été effectué et d’estimer ce qui reste à faire. Il est pour cela nécessaire de chercher à identifier les causes de blocage possibles. Parmi celles-ci notons en particulier :
·       L’absence de stratégie. Il doit exister un document la décrivant. Il doit être largement diffusé et expliquée aux intéressés.
·       Choix d’une stratégie inadaptée. Certaines démarches sont particulièrement efficaces d’autres le sont nettement moins. L’auditeur est alors amené à porter un jugement sur la stratégie proposée.
·       Des objectifs sont surestimés. Le choix des objectifs est un point clé. Leur surévaluation peut amener de graves déconvenues car malgré tous les efforts effectués ils ne seront jamais atteints.
·       Le manque de compétences. C’est une cause fréquente de difficultés. Pour mener à bien une transformation numérique il est indispensable d’avoir des personnes capables de maîtriser l’ensemble de ces opérations.
·       Les produits ou les services proposés par l’entreprise ne correspondent pas aux attentes du marché. Malgré tous les efforts on constate le faible chiffre d’affaires induit par cette nouvelle activité. Pour éviter cela il est recommandé d’effectuer au préalable des maquettes et des tests.
·       La sur-délégation ou les absences du management. Le projet de transformation numérique n’est pas pris en charge par le management et il est sous-traité en interne ou en externe.
·       La sous-évaluation des investissements nécessaires. Les budgets ont été établis sur des bases trop optimistes et des étapes cruciales du projet ont été oubliées. Le projet qui était intéressant sur le papier ne l’est plus quand il est réalisé.
·       L’inadaptation de la solution retenue. Elle se manifeste par la difficulté des utilisateurs à la mettre en œuvre. Mais ceci peut aussi se manifester par de médiocres performances.  
·        ….
Comme on le voit les causes possibles de dérive sont nombreuses. L’auditeur doit être très attentif notamment à la manière dont les changements vont être effectuées. Il est, en particulier, important de s’assurer de la fluidité des opérations. Pour cela il est nécessaire de préparer les changements à venir en rassurant les personnes qui ont des craintes, en formant le personnel en place, en recrutant des personnes ayant les nouvelles compétences nécessaires, ...
Autre point important, il est nécessaire de revoir la manière dont sont choisi les nouveaux projets. Pendant des dizaines d’années les futures applications étaient choisies par les futurs utilisateurs qui manifestent leurs besoins. Dans la logique de transformation numérique il n’y a plus d’utilisateurs ni d’expression des besoins. Pour y suppléer il est nécessaire de changer d’approche et de partir d’une réflexion de type stratégique sur l’entreprise en effectuant :
·       Une analyse de la concurrence : comment évolue le marché local et mondial ? quels sont les concurrents ? quelles sont les menaces ? qui seront les futurs concurrents ? quels sont les opportunités ? quels sont les risques ?
·       L’écoute des clients. Comment leurs attentes évoluent ? Quels sont leurs attitudes face aux nouvelles offres des concurrents ? Qu’attendent les prospects ?
·       L’extension des offres. Comment les produits et les services vont évoluer ? De quelle manière effectuer ces changements ?
Tout investissement comprend des risques notamment celui de ne pas arriver à dégager les gains attendus. Deux points importants doivent être particulièrement surveillées :
·       Quelle a été l’augmentation du chiffre d’affaires grâce aux nouveaux produits ou services ?
·       Comment ont évolué les coûts de revient ? Est-ce que la marge a augmenté de manière significative ?
Souvent on privilégie des approches technologiques. On se passionne pour les nouveautés ou ce qui paraît nouveau comme le cloud, l’Intelligence Artificielle, la blockchain, … Mais ce qui compte c’est de bâtir des systèmes d’information puissants, efficaces et résistants. Il est pour cela important de s’assurer qu’il y a une gouvernance des systèmes d’information efficaces en se basant sur les 10 bonnes pratiques que nous avons précédemment décrites.


Commencez par le commencement

Différentes situations peuvent amener à effectuer un audit de la transformation numérique et permet de distinguer différents types d’audit :
·       Faire un audit stratégique. C’est notamment le cas au départ lorsqu’on lance la transformation stratégique afin d’évaluer les investissements nécessaires, les enjeux et les risques.
·       En cours de déploiement la direction générale peut s’interroger sur les transformations effectuées afin de revalider les choix effectués et, éventuellement les infléchir.
·       Auditer les nouveaux produits ou les nouveaux services : répondent-t-ils à l’attente des clients ? Comment améliorer leurs satisfactions ? Peut ont augmenter la rentabilité de ces innovations ? ….
·       Enfin lorsque l’opération de transformation est terminée on peut demander à l’auditeur d’effectuer son bilan technique, fonctionnel et économique et aussi de chercher à évaluer la manière d’améliorer sa rentabilité
L’objet de ces différentes démarches est d’évaluer la capacité de l’entreprise à effectuer des changements. C’est notamment le cas quand on constate une grande difficulté à évoluer. On attend alors que l’audit soit capable de dégager des pistes pour lever les blocages.





[1] - A défaut de la valeur ajoutée par personne on peut mesurer l’efficacité de l’entreprise par le chiffre d’affaires par salarié.
[2] - Le nombre de serveurs exploités est un secret industriel. On estime que Google en a 2,5 millions, Microsoft et Amazon serait chacun à 1 million et OVH déclare en avoir 300.000. On ignore ceux de Facebook, IBM, Salesforce, ...
[3] - Connaissez vous le slogan de Google ? En interne c’est : « Do the right thing », Faites les bonnes choses. En interne c’est : “Don’t be evil”, ne soyez pas malveillant.

vendredi 28 juin 2019

La nouvelle gouvernance des systèmes d’information


Le développement rapide de la transformation numérique est en train de changer de manière profonde l’approche traditionnelle de la gouvernance des systèmes d’information. Pendant de très nombreuses années les dirigeants des entreprises avaient pris l’habitude, à l’exception de quelques rares exceptions, de déléguer la gestion des systèmes d’information au management des opérationnels et aux informaticiens. Ceci s’explique, en grande en partie, par le fait, qu’en ce temps-là, la plupart des applications informatiques ne constituaient pas des enjeux stratégiques pour les entreprises. Les profits des années à venir de l’entreprise étaient rarement conditionnés par le succès des systèmes d’information ([1]).
Avec le succès foudroyant des GAFA et de nombreuses entreprises du 3ème type on découvre que les systèmes d’information sont au cœur du processus de création de valeur et donc de profit de ces entreprises. Que seraient Amazon ou Google sans système d’information ? Ce n’est pas imaginable. Les ordinateurs sont des machines à cash. Plus ils sont nombreux, plus ils sont puissants, plus l’entreprise gagne de l’argent.
Ces dernières années on assiste à une rupture significative avec l’arrivé des plateformes type GAFA. Cette évolution ne concerne plus seulement ces nouvelles entreprises (appelées couramment start-up ([2])) mais toutes les entreprises et aussi toutes les administrations. L’enjeu est simple : soit elles s’adaptent soit elles vont disparaître de manière inéluctable. De même les dirigeants vont devoir s’adapter ou disparaître.
Dans ces conditions les responsables opérationnels et notamment les directions générales et les membres des comités de direction ont l’obligation de prendre le contrôle des systèmes d’information de leur entreprise. C’est une mutation importante. Elle n’est pas simple à effectuer car elle bouleverse des habitudes acquises depuis les débuts de l’informatique soit près de 70 ans.

La gouvernance traditionnelle de l’informatique

Pour comprendre l’importance de cette évolution il est nécessaire de remonter aux débuts de l’informatique. A ses origines la technologie était délicate à mettre en ouvre. Les informaticiens étaient considérés comme les grands prêtres car ils « savaient » alors que les autres salariés de l’entreprise étaient relégués au statut des « utilisateurs » ([3]). On n’était pas loin du statut des usagers de la Poste, de l’EDF et de la SNCF.
Dans ces conditions tous les développements informatiques et les traitements se faisaient sous la responsabilité de la DSI. Dans le meilleur des cas les utilisateurs étaient présents au début du processus lors de l’expression des besoins et à la fin des développements lors des tests de réception. Mais très souvent ils étaient mis devant le fait accompli par les informaticiens. Ceci se traduisait fréquemment par des tensions et des frustrations.
Selon ce modèle d’organisation on constate que, sauf exception, les décideurs n’interviennent pas dans le processus de décision concernant l’informatique. Ils regardent ce qui se passe et hésitent à intervenir car, au fond, ils ne sentent pas concernés. Ils se content de contrôler l’informatique en approuvant les budgets et ils ne s’inquiètent pas sauf quand ils constatent des dérives importantes, notamment sur le cas des grands projets.
Mais, aujourd’hui ce modèle d’organisation est révolu car l’informatique est partout, les salariés de l’entreprise ont considérablement améliorés leur niveau de compétence en informatique ([4]) et les informaticiens savent qu’ils ne contrôlent qu’une partie des opérations. Les PC, Internet et le Cloud ont bouleversé les rôles respectifs des informaticiens, des utilisateurs et des décideurs.

Les coups de boutoir de la technologie

Le bel édifice de la DSI a été ébranlé deux fois de suite à trente ans de distance. D’abord il y eu au début des années 80 l’arrivé des PC. Au début les informaticiens se sont moqués de ces drôles de machines : « ce sont des joujoux pour amateur de train électrique ». Ils faisaient valoir que les MIPS ([5]) des micro-ordinateurs ne valaient pas les MIPS de mainframe tandis que d’autres affirmaient que le TCO ([6]) d’un micro est beaucoup plus élevé que celui d’un terminal relié à un ordinateur central. On connaît la suite. Aujourd’hui il n’y a quasiment plus de terminaux et un nombre croissant de serveurs sont remplacés par des fermes de micro-ordinateurs.
Les informaticiens ont alors découvert que les utilisateurs pouvaient créer des applications sans qu’ils interviennent. Ceux-ci ont appris à se servir des tableurs, des bases de données, des traitements de texte, …. Pourtant cela n’a pas toujours été facile car il y a eu des pertes de données, des erreurs de conception, des traitements mal conçus ou de redoutables bugs. Pour faire face à ces difficultés il a été nécessaire de mettre en place des équipes d’assistance et renforcer les dispositifs de sécurité. Mais finalement la situation s’est stabilisée et on a assisté à un engagement croissant du management opérationnel dans le détail des opérations informatiques.
Le deuxième coup de boutoir à lieu actuellement, c’est la transformation numérique. Elle consiste à appliquer les recettes qui ont fait le succès des plateformes type GAFA. C’est la conjonction d’Internet, des smartphones et du Cloud. Au-delà de la mise en œuvre des nouvelles technologiques on assiste à un changement fondamental : les responsables des métiers prennent progressivement le contrôle de leurs systèmes d’information. Cette mutation a touché plusieurs métiers :
-       Le marketing et la gestion commerciale. L’objectif de ces démarches est de mieux connaître les clients et de toucher directement un nombre croissant de prospects.
-       La conception et le développement de services recourant à des plateformes comme les VTC, la location temporaire d’appartements, les taxis, la banque à distance, …
-       La création de produits originaux connectés offrant des services nouveaux comme les enceintes intelligentes, les montres connectés, les appareils de suivi médical, ….
-       Le développement de services Web originaux comme les moteurs de recherche ou les réseaux sociaux.
Les systèmes d’information se déplacent. Jadis c’étaient des systèmes ancillaires accessoires au cœur du métier de l’entreprise ([7]). Aujourd’hui ils deviennent le cœur de son activité. Dans ces conditions leur gouvernance a profondément changé. Les managers et les décideurs deviennent les responsables de leurs systèmes d’information tandis que les informaticiens deviennent les spécialistes des technologies chargés de mettre en œuvre les systèmes d’information.

La situation délicate des décideurs

Face à ces changements les décideurs et les responsables d’unités voient bien qu’ils ne sont pas uniquement technologiques mais portent aussi sur la conception et le pilotage des systèmes d’information dont ils ont la responsabilité. Face à ces changements deux attitudes sont envisageables :
·       Ils restent hésitants et continuent de ne pas intervenir laissant les managers opérationnels se débrouiller avec les systèmes d’information.
·       Ils décident de prendre en charge des systèmes d’information qui relèvent de leur domaine d’activité.
Jadis, ces tâches étaient déléguées aux personnels subalternes et aux informaticiens avec le traditionnel : « l’intendance suivra ».
Aujourd’hui les entreprises ne sont plus face à des systèmes de gestion mais face à des choix stratégiques qui engagent l’avenir de l’entreprise et même sa survie. Les décideurs sont dans ces conditions contraints et forcés de prendre en charge ces changements car ils sont face à une mutation profonde de la stratégie et de l’organisation de l’entreprise.
Mais, on constate que seul une minorité de décideurs ont pris en charge leurs systèmes d’information. Il est difficile de chiffrer leur pourcentage mais doit être de l’ordre de 10 à 15 %, variable selon les secteurs. Dans la grande majorité des entreprises de nombreuses résistances dont apparus. Pour faciliter cette mutation elles ont désigné un responsable : le CDO, Chief Digital Officer, dont les missions sont incertaines. En effet, ne sachant pas très bien ce qu’ils devaient faire ils se sont lancés dans une série d’opérations ponctuelles sans pour autant arriver à infléchir la stratégie et l’organisation de l’entreprise.
Les décideurs sont face à des changements complexes et délicats à mettre en œuvre. Dans ces conditions ils doivent prendre en charge l’évolution de leurs systèmes d’information et s’efforcer de s’aligner sur les meilleurs de la classe. C’est une nouvelle manière de manger leurs unités et leurs systèmes d’information.

Les conséquences de la transformation numérique

Au début les ordinateurs servaient à produire des documents comme les factures, les bulletins de paie, des comptes, … Ensuite autour de ces traitements on a développé des systèmes d’information comme la gestion des clients et le marketing, la gestion des produits et des relations avec les fournisseurs, la gestion de la production et les approvisionnements, la gestion comptable et le contrôle de gestion, … Aujourd’hui la plupart des entreprises ont mis en œuvre des logiciels intégrés type SAP prenant en charge ces systèmes d’information.
Depuis environ une dizaine d’années on a assisté à une extension du domaine des systèmes d’information par l’intégration des partenaires extérieurs qui s’est traduite par l’intégration des relations avec les clients, les fournisseurs, les banques, les administrations, … Cela a amené un changement profond du rôle de l’entreprise : son rôle consiste à gérer des flux de données entrantes et sortantes.
Les nouvelles entreprises comme Amazon, Google, Facebook, Airbnb, … ont été des exemples et elles se sont rapidement développées. On a assisté au renforcement de nouvelles architectures du type système d’information étendu mais, changement très important, elles supportent des volumes de données considérables. A cela s’ajoute le développement des IoT ([8]) qui vont produire des gigantesques volumes de données qu’il va falloir intégrer dans les systèmes d’information. Ces changements sont en train de changer considérablement leur approche traditionnelle.  
Autre modification considérable : la saisie traditionnelle des données faite par des salariés de l’entreprise disparaît ou plus exactement est reportée sur les clients, les prospects ou les administrés. C’était une contrainte lourde : charge de travail, délais, qualité, pointes de charge, coût, … Elle disparaît. Le travail est fait par le client grâce à des écrans de saisie fonctionnant sous le Web. Revers de la médaille, il va être nécessaire de mettre en place des contrôles poussés, une assistance technique et une gestion des anomalies efficace.
Comme on le voit on assiste à une évolution considérable des systèmes d’information des entreprises et des administrations. Or, on constate curieusement qu’actuellement la plupart des décideurs regardent ces changements comme une poule regarde un couteau. Ils les voient avec une certaine appréhension : Où va-t-on ? Est-ce rentable ? Est-ce vraiment nécessaire ? … Manifestement on avance vers le futur avec les yeux tournés vers le passé. Tous freins serrés.
Mais tous les décideurs n’ont pas ce comportement. Une petite minorité ont l’esprit ouvert et voient dans la transformation numérique une opportunité pour l’entreprise et aussi pour eux, notamment elle leur donne la chance d’affirmer leur propre pouvoir. On est en train d’assister à l’émergence d’une nouvelle race de managers ayant compris les enjeux liés aux nouveaux systèmes d’information et qui rêvent de devenir décideurs. Il est probable que dans les 10 prochaines années un certain nombre d’entre vont prendre le pouvoir. C’est le temps qui sera nécessaire pour que les entreprises réussissent leur transformation numérique ou soient éliminés du marché.

Les mesures nécessaires

Le changement de nature et de périmètre des systèmes d’information vont se traduire par une évolution importante du rôle des décideurs, des responsables opérationnels et des informaticiens et cela aura des conséquences importantes sur les compétences nécessaires. Pour réussir plusieurs bonnes pratiques doivent être appliquées :
·       Définir une stratégie de développement de l’entreprise et notamment de ses systèmes d’information. Il fut un temps où quasiment toutes les entreprises avaient un plan informatique où un schéma directeur. Aujourd’hui ce n’est plus le cas et ceci explique, en partie, les difficultés rencontrées par un grand nombre d’entreprises dans leur processus de transformation numérique.
·       Eviter les fausses stratégies. Il existe plusieurs orientations funestes qu’il est préférable d’éviter comme par exemple :
   laisser l’évolution se faire progressivement sans intervenir en espérant un développement en tâche d’huile,
   développer les nouvelles approches dans une structure à part distincte du reste de l’entreprise,
   racheter des start-up afin d’inciter l’entreprise à adopter le style start-up.
·       Fixer par domaine les grands axes de développement des systèmes d’information. C’est une réflexion importante lancée à l’initiative et sous le contrôle des décideurs. Elle repose sur l’analyse de la concurrence, les possibilités technologiques et surtout l’analyse des attentes des clients et des prospects.
·       Réfléchir au choix des moyens à mettre en œuvre. Faut-il faire ou faire faire ? Doit-on assurer l’exploitation ou recourir au cloud ? Faut-il réaliser une application spécifique ou doit-on recourir à un progiciel ?
·       Contrôler des investissements en systèmes d’information. Ceci repose sur l’évaluation l’impact du futur système d’information sur la capacité de l’entreprises à créer de la valeur et donc sur sa rentabilité.
·       Vérifier a posteriori, quelques mois après le démarrage du nouveau système d’information, son impact, notamment économique et en cas de doute il est recommandé d’effectuer un audit pour redresser ou, si c’est nécessaire, abandonner le nouveau système.
·       Former les décideurs au management des systèmes d’information. Ils sont encore nombreux à confondre informatique et système d’information. On constate qu’ils se sentent très désarmés face à toutes ces nouvelles approches et ont tendance à avoir une attitude attentiste.
·       S’assurer qu’il y a suffisamment de personnes compétentes au sein du comité de direction en matière de management des systèmes d’information et en évolution des organisations.
·       Définir le rôle de chaque intervenant et notamment préciser les responsabilités des opérationnels, des informaticiens et des décideurs. Pour éviter les quiproquos il est nécessaire de rédiger dans ce but un document du type charte ou convention.
·       Formaliser, si ce n’est déjà fait, les procédures concernant les projets, les évolutions du système d’information et l’exploitation. Là aussi il faut des règles précises afin que tout le monde joue la même partition. Il est en particulier nécessaire d’éviter, autant que possible, les sur-délégations et, à l’inverse, un excès de formalisme.
·        
Comme on le voit il est urgent de faire des progrès en matière de gouvernance des systèmes d’information. La pression de la technologie ne va pas diminuer. Elle va profondément modifier la nature des systèmes d’information. Pour éviter les dérives possibles et pour que l’entreprise reste dans la course il est indispensable de réaffirmer le rôle des décideurs dans le processus de développement des systèmes d’information et dans leur fonctionnement régulier. Dans les années à venir ceux-ci constituerons le cœur des entreprises. Celles qui ne sauront pas s’adapter seront inéluctablement relégués en fin de peloton par des nouveaux venus et finirons par disparaître. Souvenez vous des champions de la VPC de jadis comme : La Redoute, les 3 Suisses, Quelle, …. Ils ont disparu tuées par le commerce électronique qu’ils n’avaient pas su comprendre à temps.
Les décideurs concernés par ces changements sont les présidents, les directeurs généraux, les membres des conseils d’administration (ou des conseils de surveillance) et surtout les membres des comités de direction (Comex) qui ont la responsabilité de la gouvernance des nouveaux systèmes d’information.





[1] - En ce temps là on citait comme exemple le système Sabre d’American Airlines qui a permis de lutter contre les fausses réservations (on pouvait en ce temps-là faire une réservation sans acheter un billet et si on avait pris un billet et qu’on ne prenait pas l’avion on pouvait se le faire intégralement rembourser) puis ensuite de faire du yield management. Ensuite tous les GDS (Global Distribution System) dont Amadeus s’en sont inspirés. Le moteur de la réservation de la SNCF, Socrate, est d’origine Sabre. Mais dans les années soixante un tel système permettant d’augmenter la marge de l’entreprises était une exception.
[2] - Il est assez curieux de parler de start-up d’entreprises comme Amazon qui emploi 613.000 personnes, Apple qui a 123.000 salariés ou Google qui en a 85.000.
[3] - Je me rappelle un DSI me disant « On dit informaticien et non-informaticien. C’est le seul métier où on fait cette distinction. On ne dit pas un boulanger et un non-boulanger. La seule exception est constitué par les clercs et les non-clercs ».
[4] - Les salariés d'aujourd'hui sont nés avec la micro-informatique et ont dès leur plus jeune âge acquis une familiarité d’usage. L’usage des tableurs et du traitement de texte et plus récemment des smartphones ont permis de développer une culture de l’informatique.  
[5] - MIPS : Million d’Instructions Par Seconde. Mesure de la puissance d’un processeur.
[6] - TCO : Total Cost of Ownership. C’est le coût complet annuel d’usage d’un terminal ou d’un PC.
[7] - Au début de l’usage des ordinateurs ils ont essentiellement servi à améliorer des fonctions ancillaires : la facturation, la comptabilité, la paie,…
[8] IoT Internet of Things. L’Internet des Objets